Le rythme, le mouvement, la ligne, l'espace, le souffle et le vide.
L‘idée qui cherche à s’incarner par la peinture emprunte des voies
comparables à une stratégie pour la domination de la forme,
une diplomatie envers la matière qui résiste, une longue
campagne menée par la peinture pour mettre de son côté
tout le pouvoir de séduction de la couleur.
Et c’est ainsi que la peinture, comme aimait
à le dire Braque, recouvre l’idée.
Il s’agit d’une bataille sourde, telle que la livre
Jean-Yves Guionet sur chacune de ses toiles avec
les moyens d’une énergie essentielle qui lui est propre.
Cette énergie n’amoindrit pas plus qu’elle ne grandit
le peintre et pourtant, elle est le signe de sa différence.
Sans doute faut-il renoncer à l’idée que c’est le peintre
qui créé sa peinture pour admettre progressivement
que seul la peinture créé le peintre.
Guionet aborde ainsi la création de front, c’est à dire
avec l’audace et la franchise d’un authentique coloriste.
Ses qualités lui donnent une chance d’accéder
à la réalisation de l’image intérieure.
Sa matière expressionniste vacille à la frontière de l’abstraction :
la peinture de Jean-Yves Guionet montre une réalité figurée
par des moyens abstraits, un jeu formel non-figuratif
chargé de références implicites ou inachevées.
Daniel LACOMME
Parution
aux Editions Lelivredart
de l'ouvrage :
» Entrer en peinture
créative, le geste
de l’émotion. »